Le 1er mai est célébrée la fête du travail. C’est donc aussi un peu (beaucoup ?) notre fête à nous, espaces de coworking. L’occasion de revenir sur l’origine de cette journée qui, en France, plus que célébrer le travail, célèbre les luttes et avancées sociales des travailleurs.
Quelles sont les origines du 1er mai ?
La Fête du travail a des origines américaines. Les syndicats américains décident, à partir du 1er mai 1884, de mener une action afin d’obtenir aux travailleurs la journée de huit heures.
Cette date du 1er mai n’est pas choisie au hasard : outre-Atlantique, elle correspondait à l’époque au premier jour de l’année comptable des entreprises. Mais en 1886, nombreux sont ceux qui n’ont pas obtenu satisfaction. De grandes manifestations sont alors organisées, à partir du 1er mai, dans tout le pays. La situation tourne au drame à Chicago. Le 3 mai, trois ouvriers sont tués. Le jour suivant, des manifestants lancent une bombe sur la police, faisant plusieurs morts.
Où le 1er mai est-il férié ?
La Fête du travail est célébrée partout dans le monde. Mais si certains pays ont choisi de le rendre férié comme la France, ce n’est pas le cas partout. En Europe, la Suisse et les Pays-Bas font ainsi exception à la règle. En Angleterre, le jour chômé est le premier lundi de mai. Hors Europe, des nations comme le Japon, l’Afrique du Sud et l’Amérique du Sud fêtent les travailleurs le 1er mai. Mais ce n’est pas le cas des Américains et des Canadiens, qui ont, eux, choisi le premier lundi de septembre.
Rédaction : Stéphane Ruellan
Source : Ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion
La Fête du travail en France
Ces événements ont également eu des répercutions en France. En 1889 à Paris, le Congrès de la IIe Internationale Socialiste choisit le 1er mai comme journée de revendication, avec le même objectif que les travailleurs américains. Et comme aux Etats-Unis, la situation tourne parfois au drame. C’est notamment le cas le 1er mai 1891 dans la commune de Fourmies, dans le Nord. L’armée tire sur la foule, faisant neuf morts et une trentaine de blessés.
Suite à ce drame, le 1er mai devient encore plus le jour des revendications sociales dans l’Hexagone. Première avancée, le ministère du travail est créé en 1906. Mais il faut attendre 1919 pour que soit légalisée la journée de huit heures. Par la suite, pendant l’occupation allemande, le maréchal Pétain déclare en 1941 que le 1er mai sera « la fête du Travail et de la Concorde sociale ». Cette journée, chômée sans diminution de salaire, avait pour objectif de rallier les Français au régime de Vichy.
Le 26 avril 1946, le gouvernement issu de la libération reconnaît officiellement le caractère chômé du 1er mai. Enfin, en 1948, il devient férié et chômé. A noter que si, traditionnellement, les manifestants avaient l’habitude de défiler avec une églantine rouge accrochée à la boutonnière, cette fleur a progressivement été remplacée par le muguet.
Fête du travail et espaces de Coworking
Le télétravail et le boom de l’autoentrepreneuriat (et de l’entrepreneuriat en général) ont profondément changés les pratiques de travail et les aspirations des travailleurs. Les espaces de coworking en sont à la fois des révélateurs puissants et des catalyseurs essentiels de ces changements de pratique. Nos espaces sont pourtant en prise à des problématiques économiques, réglementaires, normatives, statutaires importantes et parfois vitales. Plusieurs tentatives ont été faites d’instaurer une journée du coworking en France et/ou dans le monde. La journée du 1er mai pourrait être le moment où se cristallisent les revendications des travailleurs et des lieux qui les hébergent pour faire avancer la cause commune d’une meilleure qualité de vie au travail.