Retour sur la table ronde du 8 mars 2022
Ce mardi 8 mars 2022, nous réunissions 5 femmes inspirantes pour une table ronde sur le thème de l’entrepreneuriat féminin. L’occasion de faire le point sur ce qui pousse les femmes à entreprendre, leurs atouts, leurs défis et les accompagnements proposés sur le territoire.
En plus d’une salle à la fois attente et active, le soleil et la bonne humeur s’étaient invités, faisant de ce moment une véritable réussite.
Nos intervenantes:
- Bopha Dugousset, Intermarché de Viry Châtillon
- Corinne Péron, Swiss Life Juvisy & Présidente « Elles réussissent »
- Astrid Louise, Business de Meufs
- Marie-Duhammel, ESSCOOP
- Agnès Carrère Tabord, Cheffe de mission relations entreprises, Pôle développement économique et emploi au Grand Orly Seine Bièvre
La motivation initiale
Les histoires évoquées ont bien évidemment été toutes différentes mais les raisons les plus souvent évoquées en ce qui concerne la motivation du passage à l’entrepreneuriat sont de :
- trouver du sens dans leur mission, être plus en accord avec leurs propres valeurs (souvent en réaction à celles de l’entreprise qui les employait)
- gagner en liberté pour gérer son temps et son équilibre vie-pro, vie perso
- être incité / influencé par un entourage déjà entrepreneur
Le projet entrepreneurial n’est pas évoqué spontanément comme un projet économique, un moyen de développer une activité mais bien comme un moyen d’émancipation et d’alignement avec ses valeurs.
Les atouts spécifiquement féminins
- Organisation & polyvalence des tâches : l’habitude de gérer des tâches personnelles et professionnelles en parallèle leur confère une capacité accrue à gérer la charge mentale créée par des problématiques multiples qui se juxtaposent
- …mais attention à la surchauffe justement !
- Savoir se remettre en question
- …mais attention à ne pas freiner l’action !
- L’ouverture d’esprit et la capacité à prendre du recul, à évaluer les situations
La femme entrepreneure est donc, par ses capacités de gestion, de résistance et de résilience, particulièrement préparée aux défis du métier d’entrepreneur. La maternité et la gestion de situations familiales quotidiennes semblent notamment être des préparations efficaces à l’entrepreneuriat
Les challenges propres aux femmes entrepreneures
- La place de la femme dans la société, avec les problèmes de légitimité, de reconnaissance et les conséquences sur la confiance en soi est le défi majeur. « On doit prouver dès le plus jeune âge que l’on peut réussir à faire aussi bien que les hommes ».
- Être comprise et soutenue par son entourage / dans son couple lors de la création et le développement de son projet peut également être compliqué
- Enfin de manière très concrète, le fait que les femmes soient encore perçues comme étant les principales responsables des enfants et du logement pose une vraie problématique de charge mentale et de gestion du temps.
Dans tous les secteurs et niveaux de la société, la femme entrepreneure doit lutter contre les préjugés et faire doublement ses preuves pour exister et se faire reconnaitre
Les dispositifs et outils existants
Le choix du passage à l’entrepreneuriat est perçu comme la décision de donner la priorité à la liberté plutôt qu’à la protection. L’expérience des participantes a cependant permis d’identifier des pistes intéressantes permettant de moduler les risques inhérents à l’entrepreneuriat.
Agnès Carrère Tabord, Cheffe de mission relations entreprises au Grand Orly Seine Bièvre a évoqué et défini le rôle de l’ensemble des acteurs institutionnels présents sur le
territoire et les coordonnées des interlocuteurs du Grand Orly Seine Bièvre chargés d’accompagner les porteurs de projets. L’EPT offre ainsi tout un parcours que chacun peut rejoindre qu’il soit en création ou en développement d’activité.
La sécurisation du parcours peut passer par le statut. En cela le statut d’entrepreneur salarié proposé par une coopérative d’activité comme l’ESSCOOP procure à la fois tous les filets de sécurité du salariat mais place le porteur de projet de gestion pleine et entière de son activité. L’appartenance à ce type de structure procure en outre un certain nombre de services mutualisés (portage qualiopi, formations, réseautage….).
Enfin, Corinne Péron qui accompagne des chefs d’entreprise depuis 20 ans a souligné l’importance de ne pas négliger les questions de prévoyance (retraite, santé, invalidité, …). Ce sujet a été rendu d’autant plus crucial que les statuts d’auto entrepreneurs qui se sont fortement développés ces dernières années a amené une précarisation de l’entrepreneur.
Dans son business model et son prévisionnel il est donc essentiel d’envisager également ces dépenses de protection quitte à les programmer dans le temps et à ne pas les mobiliser uniquement lorsque l’activité a bien démarré. Si quelques années après la création, l’activité n’est pas en mesure d’absorber ces dépenses de prévoyance, il faut se poser des questions sur sa rentabilité.
Quelques conseils pour terminer
De nombreux conseils ont été proposés par les intervenantes et par la salle, parmi les plus cités :
- Ne pas hésiter à se faire accompagner, investir dans une compétence externe n’est pas une dépense inutile mais un investissement qui rapporte à long terme
- Ne pas s’isoler, ne pas hésiter à partager son projet régulièrement avec d’autres pour trouver l’inspiration et faire vivre son projet
- Oser
- Se faire confiance
- Se préserver aussi (s’accorder du temps pour soi) pour tenir sur la durée